Le ranch de Millie Vaughan by Giles A. Lutz

Auteur:Giles A. Lutz [Lutz, Giles A.]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Western
Éditeur: Champs-Elysées
Publié: 2012-01-27T20:37:29+00:00

CHAPITRE X

Lâchant les rênes de Blackie, Ashel conduisit Lady à l'écurie, puis ressortit.

— Elle nous a bien fait défaut aujourd'hui, pleurnicha Pa. Puisque tu travailles maintenant à titre permanent pour Vaughan, tu n'avais nul besoin de l'emmener ce matin.

— Je t'ai déjà dit que, ce matin, je n'étais pas encore vraiment décidé, répondit Ashel patiemment.

Il se demanda s'il devait donner à son père les cinq dollars qu'il lui restait, puis estima préférable de les remettre à sa mère.

— Quarante dollars par mois… fit Pa, les yeux brillants. Voilà qui va tomber à pic. Je ne sais comment nous nous en serions tirés sans cet argent. Dommage, pourtant, qu'il n'ait pas cru bon de te payer ton premier mois.

— Il m'a payé, fit Ashel sèchement. Mais il fallait bien que je m'achète des vêtements.

— Je me demandais aussi comment tu te les étais procurés, dit Pa d'un air envieux en le contemplant des pieds à la tête. Mais n'es-tu pas un peu injuste ? Toutes ces dépenses, quand nous manquons de tant de choses…

Préférant ne pas répondre de peur d'être désagréable, Ashel commença à s'acheminer vers la maison. Pa s'apprêtant à le suivre, il dit, par-dessus son épaule :

— Je désire parler à Ma seul à seule.

Pa, morose, s'adossa au mur de l'écurie.

— Je suis de trop, bien sûr. Après tout, je ne suis que ton père…

Sans relever la remarque, Ashel continua son chemin, heureux que ses frères ne fussent point dans le secteur : Subir les criailleries de ces trois-là eût dépassé ses forces.

Élodia sortait de la maison. Il lui fit signe et l'entraîna à l'angle du bâtiment. Puis il lui glissa un demi-dollar dans la main.

Elle contempla la pièce d'un air ahuri.

— C'est tout… pour moi ? chuchota-t-elle.

— Tout pour toi. Cache-la, puis quand tu auras l'occasion d'aller en ville, tu te paieras quelque chose qui te fait envie. Mais surtout, n'en parle à personne.

— Je m'en garderai bien ! fit-elle, une lueur sagace dans les yeux. Ce sera notre secret, Ashel. – Puis, l'étreignant : – Oh ! Ashel, Ashel !…

Il ne voulait pas la voir pleurer et se libéra.

— Allons, allons ! Pas de ça ! Occupe-toi plutôt de chercher un endroit sûr.

Il la regarda partir en courant. Sachant qu'elle changerait de cachette une bonne vingtaine de fois, et que chaque fois la vue de la pièce la jetterait dans le même ravissement.

La même pagaille qu'à l'accoutumée régnait dans la maison. À son entrée, sa mère leva les yeux de ses fourneaux, et son regard s'éclaira :

— Mon Dieu ! Comme tu es beau ! Ce sont des habits neufs, n'est-ce pas ?

C'était une remarque dénuée de reproche. Il acquiesça et expliqua :

— Vaughan m'a payé mon mois. Rien ne l'y obligeait.

— Il me fait l'effet d'un brave homme.

De nouveau, Ashel hocha la tête.

— Il veut que je travaille pour lui de façon stable – Il sortit les cinq dollars, les lui mit dans la main. – Prends ça, Ma ; c'est tout ce qu'il me reste. Mais le mois prochain, je te donnerai ma paye entière.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.